Les parasomnies forment un ensemble hétérogène de manifestations motrices, verbales ou sensorielles complexes, indésirables, survenant à l’endormissement, pendant le sommeil ou lors d’éveils incomplets. En effet, nombre de parasomnies sont des manifestations physiologiques, survenant occasionnellement dans plus de 50 % de la population générale ; c’est leur répétition qui devient problématique. Certaines se situent cependant d’emblée dans le domaine de la pathologie.
Le somnambulisme
Le somnambulisme est très fréquent. 10 à 30 % des enfants entre 5 et 12 ans passent par un épisode de somnambulisme. Le somnambulisme est caractérisé par une déambulation inconsciente avec désorientation du temps et de l’espace. On note aussi la lenteur de parole. Le comportement est plus ou moins adapté mais ralenti, en général bien organisé, souvent accompagné d’une somniloquie (le fait de parler en dormant). La durée de l’épisode est variable (quelques secondes à quelques dizaines de minutes).
Les terreurs nocturnes
les terreurs nocturnes sont rares à l’âge adulte ; concernent généralement les enfants. Ceux-ci présentent des manifestations de terreur intense avec des cris stridents, pleurs, expressions de panique avec les yeux ouverts, manifestations végétatives majeures (rougeur, tachycardie, palpitations, tachypnée, etc.).
Ces faits sont très impressionnants pour l’entourage. Cependant, l’enfant ne garde aucun souvenir si on ne le réveille pas pendant l’épisode. Son discours est généralement pauvre quand on le réveille. Il est effrayé mais ne sait pas expliquer pour quelle raison (à la différence du cauchemar).
Les cauchemars
Ce sont des rêves angoissants avec fort contenu émotionnel qui réveillent le sujet. Ils sont fréquents chez l’enfant, et plus rares chez l’adulte. À la différence des terreurs nocturnes :
- L’on n’observe pas généralement des pleurs, cris ou des expressions de panique ; sinon de manière très minimes
- Le sujet n’est pas confus au réveil, il peut répondre aisément quand on lui pose des questions
- L’on garde un souvenir de l’épisode
- Se rendormir est plus difficile lorsqu’on fait un cauchemar
Les facteurs aggravants des parasomnies
On distingue des facteurs aggravants chez les personnes atteintes de parasomnie tels que :
- Le stress,
- Le sport de compétition,
- La consommation de drogue et d’alcool,
- La fièvre,
- Certains médicaments,
- Et d’autres.
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Que faire face aux parasomnies ?
De façon générale, les parasomnies sont les résultantes de mauvaises habitudes de sommeil comme une privation intense de sommeil. Il est donc essentiel d’éviter de se priver de sommeil ; faire des siestes également lorsqu’on en a besoin peut être un moyen de prévention.
Il existe des petites astuces quotidiennes pour prévenir les parasomnies. Eviter de dormir sur le dos peut aider contre les paralysies du sommeil. Une petite veilleuse de nuit pourrait aider à prévenir le somnambulisme.
De façon générale, les traitements sont associés de :
- mesures d’hygiène du sommeil,
- thérapies cognitivo-comportementales,
- techniques de relaxation,
- Plus rarement, la prise de médicaments.
Cependant, il est vivement conseillé de se rapprocher d’un professionnel de la santé ou de son médecin traitant. Ce dernier pourra établir un diagnostic et vous donner plus de conseils plus poussés pour vous aider à vous débarrasser des parasomnies.
Docteur Ibrahim Koné