Bruno Henry est un acteur français. Il est aussi, dans le doublage, la voix régulière de Tyrese Gibson ou encore Derek Luke. Dans le cinéma ivoirien, il a partagé l’affiche de “Sans Regret” avec Michel Bohiri ; dans le rôle de Cercueil. Il a également joué dans “Sœurs ennemies”  (à la fin de la saison 1 et la saison 2). C’est un homme fort aimable qui chéri toujours ses ambitions et ses rêves. C’est aussi un homme qui ose. Nous avons eu le plaisir de l’interviewer.

TCHEYA : Qu’est-ce que ça fait d’entendre sa voix dans blockbuster américain ?

Bruno Henry : Au début, ça fait bizarre et à force d’en faire on s’y habitue. C’est un vrai métier car on a très peu de temps pour rentrer dans le jeu du personnage qu’on double. Il faut être rapide et bon. Ça se sont les directeurs et directrices artistiques qui le disent ; car un film doit se faire en 3/4 jours.

Quel est votre plus grand challenge dans ce milieu ?

C’est le combat que je mène pour exister en tant qu’artiste. M’améliorer au fur et à mesure des expériences ; que ce soit au niveau théâtre, cinéma et doublage voix. Et surtout, réaliser mon premier long-métrage.

Bruno Henry

Entre doubleur et acteur qu’est-ce qui passionne le plus Bruno Henry ?

Un doubleur est un acteur. Mais j’avoue que j’aimerais bien avoir la carrière des acteurs américains que je double. J’y travaille. Être sur les planches et devant la caméra me procure énormément de plaisir.

Le mannequinat, la danse, le théâtre… Comment vous êtes arrivé à ajouter autant de cordes à votre arc ? Quelles autres cordes aimeriez-vous ajouter ?

Le travail, uniquement le travail. Travailler avec son cœur, avec ses tripes. Rêver et surtout accomplir ses rêves. Y croire, c’est très important d’y croire. Sinon, j’écris aussi. J’ai écrit une comédie (Théâtre), “En scène” que je n’ai pas terminé ; un bouquin sur ma vie, “Atypique”…pas encore terminé, un programme court (en écriture) et mon premier long-métrage que j’aimerais réaliser (j’en suis au traitement de texte).

Bruno Henry

Quel est le plus gros risque que vous avez pris, dans votre carrière ou sur un tournage ?

Bruno Henry : De dire que je parlais Italien pour une grosse série pour la Radio-télévision italienne ; me faire coacher par des copines italiennes pour le casting ; envoyer une selftape*. Être rappelé pour un callback* en Italie (Rome). Recevoir un billet aller-retour dans la journée, réussir tout de même le casting devant le réalisateur italien. Je n’ai finalement pas été pris car c’était le deuxième plus gros rôle de la série et que le personnage parlait énormément. La production a eu peur et moi je me suis chié dessus (rires).

Que pensez-vous du Cinéma en Côte d’Ivoire ? Qu’est-ce qui vous séduit le plus ?

Je pense que le cinéma ivoirien comme partout en Afrique est en plein essor. J’ai tourné un super long métrage réalisé par Jacques Trabi, « Sans Regret » avec le génial Michel Bohiri. Nous étions les deux acteurs principaux. J’ai aussi tourné dans la série « Sœurs Ennemies ». Ce qui me séduit le plus, ce sont les rencontres humaines. Aller dans le même sens dans le seul but de servir l’histoire qu’on va raconter. Faire un seul bloc tout en gardant une personnalité propre à chacun. Tu as des réalisateurs comme Alex Ogou, Hyacinthe Hounsou, etc qui sont en place avec de jolis projets. Moi-même, je serais sur un tournage de long-métrage au mois de mai à Abidjan (je ne peux pas en dire plus pour l’instant).

Affiche de Sans regret avec Bruno Henry et Michel Bohiri

Quelques mots pour terminer cette interview ?

J’adore ce métier car je voyage énormément, que ce soit dans les pays ou les cœurs. C’est un métier difficile car on n’a pas la sécurité de l’emploi mais c’est un beau métier. Nombre pensent qu’on s’amuse alors que nombre s’émeuvent à sortie d’un film ou d’une pièce de théâtre. Il faut être vrai, authentique et dans le partage. Il faut s’élever dans la beauté de l’autre et grandir avec. Surtout reste humble et crois en ta chance, garde tes yeux d’enfants qui brillent sur la découverte. Ne pense jamais que « ça y est j’y suis arrivé » car c’est le début de la fin. Ne dénigre pas le peuple car c’est grâce à lui que tu es mis en avant.

selftape* = bande démo pour un casting
callback* = rencontre organisé par un directeur de casting avec des comédiens sélectionnés par le réalisateur