Dr Roucou, le garba dans toute sa splendeur

Pour le mois de mai, TCHEYA était allé à la rencontre d’un homme qui fait un travail que beaucoup trouveraient peu glorieux. Décidant répondre à un besoin, Dr Roucou se lance dans la vente garba. Amoureux de ce qu’il fait, c’est alors avec qui amour qu’il sert les plus beaux plats de garba qui existent. On se rappelle encore de son garba/gâteau d’anniversaire qui a fait la une sur la toile ivoirienne. De fil en aiguille, Dr Roucou s’est fait connaître et est devenu une référence dans son domaine.

Qui est Docteur Roucou ?  

À l’État civil, c’est monsieur Bah Rémi. Mais toute la Côte d’Ivoire me connaît en tant que Dr Roucou.

 Comment Dr Roucou se lance dans le garba ?

Pendant la crise en 2010, il n’y avait plus d’activité. On était au quartier, il y’avait les haoussas qui sont tous rentrés chez eux. Donc on cherchait à être utile à faire quelque chose et moi j’ai dit : bon les gars, je vais faire du garba ! C’est comme ça je me suis lancé.

Qu’est-ce que fait la particularité de votre garba ?

Ma particularité, c’est l’amour de la chose. Parce que quand tu aimes quelqu’un, quand tu aimes ton enfant ; tu lui donne tout pour qu’il soit présentable. Parlant de la chose, faut dire que j’aime ce que je fais. Donc je m’investis entièrement. Voilà c’est ce qui fait la particularité de mon garba.

En fait le garba, c’est quoi de l’attiéké et du poisson thon. J’ai toujours gardé ce concept. Mais au niveau de l’attiéké, je mise sur la qualité supérieure. Au niveau des légumes, ils ne sont pas présentés comme les autres. J’ai ma petite touche, une sauce qui vient en accompagnement. Voilà un peu mon garba ! Certains le disent – pas moi, mais les clients le disent – c’est cette sauce qui fait la chose.

Quelles ont été vos plus grandes difficultés jusque-là ?

Depuis le début jusqu’à aujourd’hui, il faut dire que chaque personne dans sa vie à une vision. Souvent, la vision tu l’as mais c’est avec Dieu que tu la réussi. Ma difficulté, c’est que je veux vite arriver à ma vision et souvent ça me fatigue. Et laissez-moi vous dire qu’en 2014, Dr Roucou avec des amis avaient remporté un prix. Je pensais que j’étais déjà arrivé. Ma vision, c’était de m’installer partout. A ma grande surprise, tout s’est cassé et ça été dur pour moi. Donc j’étais obligé de revenir encore.

Comment Dr Roucou est vu par les membres de sa famille ?

Très bien ! Je me rappelle que dernièrement, j’étais au Burkina pour un festival de garba. Et il y’a un de mes petit-frères qui m’a appelé et je lui ai dit que moi je vends du garba. Je pensais qu’il allait mal le prendre mais il n’a rien dit. Et aujourd’hui ça me faire plaisir parce que c’est lui qui gère le site où nous sommes actuellement.

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Comment votre famille a-t-elle accueilli cette nouvelle vie ?

Je ne l’ai pas dit à ma famille au début. C’était un peu honteux au quartier. J’étais obligé de rentrer dans les couloirs quand je revenais du marché. Ce n’était pas facile avec les amis qui se moquaient de moi. Et voilà… je n’ai pas considéré les dires des autres. Je me suis lancé.

Dr Roucou et les femmes ?

Dr Roucou n’est pas marié pour le moment. Je pense que dans la vie d’un homme, il faut aller étape par étape. Il y’a des moments où tu t’en rends compte, mais si tu mélanges ça avec le travail tu ne pourras pas y arriver. Donc j’ai mis cela à côté.

Quels conseils donneriez-vous aux personnes qui vous suivent ?

Je pense que ce n’est pas la peine de rester là à ne rien faire, à ne pas travailler. Il faut créer le travail ; et quand on créé le travail, c’est comme un enfant qu’on a poussé de ses entrailles. Écoute, donne de l’amour à ce tu fais. Si tu es cordonnier, sois un bon cordonnier. Si tu es photographe ou caméraman, sois le meilleur de ta génération. Cherche toujours à innover.

Un mot pour TCHEYA

Je veux vraiment bénir le nom de Dieu. Grâce à TCHEYA, je me retrouve aujourd’hui dans un grand restaurant en train de faire du garba.

Photo : The Ghost
Lieu : Restaurant L’éléphant D’or Casino Barrière
MUA : Bintou Coulibaly