L’histoire du cinéma ivoirien est méconnue. Les ivoiriens ne la connaissent pas et même les professionnels des métiers du cinéma en Côte d’Ivoire l’ignorent pour la plupart.
J’avoue, moi, j’en connaissais qu’un bout. J’en ai appris plus sur l’histoire du cinéma ivoirien que lorsque je me suis mise à la rédaction de mon mémoire de fin cycle en journalisme, il y a 3 ans. Mon mémoire avait pour thème : « De la nécessité de création d’émissions pour la promotion du cinéma ivoirien : Cas de la RTI2 ».
Pour en savoir plus sur son histoire, j’ai dû me rendre à l’Office National du Cinéma Ivoirien pour avoir de plus amples informations.
Grâce au Directeur des Opérations de l’office, j’ai appris pas mal de choses sur l’histoire du cinéma de mon pays.
Et si on créait la Société Ivoirienne du Cinéma (SIC) ?
C’est lors d’une mission à Paris, qu’un Conseiller Technique de la Direction de l’Information ivoirienne rencontre le réalisateur français Maurice CLOCHE. De retour à Abidjan, le conseiller fait parvenir, un manuscrit (scénario écrit au stylo) à Maurice Cloche. Ce dernier trouve le manuscrit très intéressant et se propose de le réaliser. Il le fait en coproduction avec le Gouvernement Ivoirien.
Pour éviter les lourdeurs administratives qui ne s’accommodent pas avec la célérité de la production cinématographique, il est décidé que naisse en 1961, la Société Ivoirienne du Cinéma (SIC). Le but de cette société : produire véritablement le premier film Franco-Ivoirien intitulé « Adou ou le Prométhée Noir ».
Bonjour la fusion
Tout avait l’air bien et semblait bien parti. Et abracadabra ! Le film ne voit jamais le jour. Et cela a été une grande surprise. La SIC continue d’exister vu qu’elle a été créée pour remplacer le service de cinéma du Ministère de l’Information. Alors lorsqu’en 1963, la télévision ivoirienne est ouverte, le gouvernement ivoirien décide d’incorporer la SIC à la RTI. La fusion est faite !
Et le premier film ivoirien naît !
En 1964, un an après la création de la RTI, avec quelques techniciens de la télévision ivoirienne et sur financement de la SIC ; TIMITE Bassori, un jeune ivoirien écrit et réalise le tout premier film ivoirien.
Ce premier film s’intitule « Sur la Dune de la Solitude ».
Sur « LA DUNE DE LA SOLITUDE », on en parle ?!
L’histoire est tirée de la légende de Mamy Watta, la déesse de l’eau qui séduit les humains.
En 32 minutes, le film en blanc et noir raconte l’histoire de la rencontre de deux jeunes gens un soir au bord de la lagune. Tous deux vont faire connaissance et vont passer la nuit au bord de l’eau. Le lendemain matin au réveil, la jeune fille a disparu. Curieusement, plus tard, le jeune homme retrouvera le visage de sa compagne d’une nuit sur un lit de mort. Cette histoire fantastique a donc marqué le début du « cinéma » en Côte d’Ivoire. Voici donc d’où tout est parti.
Rédigé par Sonia Guiza (www.lagozi.com)