Ahmadou Salif N’Diaye est le directeur général d’une entreprise spécialisée dans le conseil en développement d’affaires et en financement d’entreprises, basée à Abidjan. C’est pour son expérience qu’il a été le « TCHÊ » choisi pour illustrer le thème du mois d’octobre : Entreprendre.

Après plusieurs années d’expérience professionnelle en finance dans des entreprises multinationales (PlasticOmnium, Ernst & Young), continentales (Alios Finance) ; cet homme de Cocody qui ne se voyait pas entrepreneur, a fini par être à la tête de son propre business depuis 2010. Il a créé des entreprises dans les domaines du numérique et du transport de marchandises. Ainsi a-t-il pu rencontrer les dures réalités des entrepreneurs ivoiriens.

Comment êtes-vous arrivé à l’entrepreneuriat ?

Ahmadou Salif N’diaye :  Je me destinais plutôt à être cadre dans une grande entreprise. Curieusement, j’ai eu l’opportunité d’effectuer des tests de personnalité et d’aptitudes. Ces tests ont révélé, en 2000, que j’aurais du mal à me plier aux ordres d’un patron. Quand on m’a donné ces résultats je ne les ai pas pris très au sérieux parce que je n’avais pas forcément le recul et je ne m’imaginais pas chef d’entreprise. Par la force des choses, je suis rentré en tant que salarié dans plusieurs entreprises ; d’abord en France ensuite en Côte d’Ivoire. 

Suite à ces expériences-là, j’ai rejoint une banque d’affaires spécialisée dans la levée de fond et le conseil en financement. C’est là où j’ai véritablement fait la transition entre le boulot de manager et celui d’entrepreneur. Cette banque d’affaires était une nouvelle entité. Il fallait donc aller à la recherche de clients et les convaincre de nous confier des affaires. Cela a véritablement déclenché en moi cette volonté de devenir mon propre patron. Je suis resté au sein de cette entreprise pendant 2 ans. Et en 2010, de salarié, je suis devenu chef d’entreprise toujours dans le même domaine.

Ce n’était pas une évidence pour moi, contrairement à ce qu’on pourrait penser. C’est plutôt un cheminement qui m’a poussé à créer mon entreprise ; toujours avec cette volonté d’être autonome et d’être en contact avec mes propres clients.

Votre entreprise est spécialisée dans le domaine de développement des affaires et financement des entreprises. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Le financement d’entreprises, c’est très simple ! Vous êtes chef d’entreprise ou promoteur de projets, vous avez besoin de trouver des capitaux pour développer votre entreprise ou la démarrer. À ce moment-là, vous faites appel à un spécialiste qui connait à la fois les attentes des bailleurs de fond, les modalités de financement, les instruments financiers…  Vous avez besoin à coté de vous, d’un conseiller. C’est quelqu’un qui peut vous éclairer sur les attentes des différentes parties prenantes, entrer dans les détails et calculs de votre projet pour s’assurer que votre projet est rentable. Le premier critère qui attire les investisseurs ou les prêteurs, c’est la rentabilité. Note métier consiste essentiellement à analyser les détails financiers et économiques d’un projet ; de s’assurer qu’il y a une opportunité, une rentabilité et une capacité de remboursement lorsqu’on fait appel à un prêteur.

Vous êtes un modèle de réussite pour les jeunes. Quels conseils donnez-vous à ces jeunes qui veulent se lancer dans l’entrepreneuriat ?

Ahmadou Salif N’diaye : Je suis certainement quelqu’un qui a de l’expérience mais je ne saurais me qualifier comme modèle de réussite.

Mais, ce que j’aimerais dire à tous ceux qui souhaitent se réaliser et réaliser leur rêve, c’est de ne jamais se décourager. Les gens qui vous aiment sont capables de vous décourager parce qu’ils ont peur de vous voir souffrir. Les gens qui vous détestent le feront simplement parce qu’ils ne vous apprécient pas. Mais au milieu de tout ça, vous devez rester sereins et vous attacher à réaliser vos rêves. Evidemment, ça demande du travail et beaucoup d’efforts. Cela demande aussi de la résilience, la capacité à rebondir après un échec. Ne vous laissez jamais détruire par un échec. On en connaît tous, on en vit tous ; donc battez-vous ! Cherchez le soutien auprès des personnes autour de vous qui ont réussi à surmonter l’échec parce que ce sont ces personnes-là qui vont vous inspirer à écrire votre propre histoire.

Je donne un autre conseil, commencez petit. Ne visez pas trop grand dès le départ. Et si vous êtes salariés, commencez à développer votre activité de façon connexe. Vous sacrifierez peut-être vos weekends et vos soirées. Mais ça vous permettra d’identifier les clients, de mieux comprendre leurs besoins et seulement après, vous pourrez vous lancer en abandonnant votre activité salariée par exemple.

Découvrez un peu plus Ahmadou Salif N’diaye dans cette vidéo